-
GRENOBLE NICE
C'est ici, dans la banlieue grenobloise, à Saint Martin d'Hères que tu as vu le jour. Après toute une nuit d'angoisse, où tu as failli perdre la vie, nous avons été si heureux de te chérir le 8 juillet 1975 à 8 heures du matin.
En début de page, la plus belle vue de Grenoble, que nous ayons pu prendre et que l'on retrouve sur les cartes postales.
Ville qui attire les touristes allant skier sur ces belles montagnes que tu aimais tant.
Ville où tu as passé ton enfance.
Pour tes études, tu pars tout d'abord aux Etats Unis, à Berkeley, suivre ta maîtrise de biologie. Puis c'est à Paris que tu continues ton DEA. Ta Thèse, tu la prépareras dans un laboratoire de Nice.
Nice que j'aimais tant, mais qui me laisse un goût amer désormais.Capitale de la côte d'azur, ville que j'ai toujours aimée .
Ville baignée de soleil
Ville qui m'a volé ma fille
C'est à la rentrée de 1998, de retour de Berkeley, que tu viens t'installer à Nice.
Le laboratoire où tu travailles se trouve ici,
pourtant tu dois cette année faire des allers-retours vers Paris,
étant inscrite au DEA de Paris.
Tu aimes beaucoup la capitale, cela ne t'ennuie pas.
Tu trouves une chambre à louer, tout d'abord.
Cela ne durera que 15 jours environ.
Tu t'installes ensuite avec une copine au 36 de l'avenue Borriglione.
Le laboratoire se trouve, encore, près de l'université.
Plusieurs mois passés dans cet appartement, agréable mais mal isolé, où vous avez eu quelques mésaventures, telle qu'une inondation.
La terrasse était magnifique.
Derrière les vitres , un séjour avait été aménagé,
ce qui donnait une pièce de plus à ce petit appartement.
Lorsqu'il pleut à Nice, il arrive que les pluies soient violentes, et cette pièce ajoutée sur la terrasse n'était pas très étanche.
Ta copine terminait ses études.
L'appartement devenait trop grand et trop cher pour toi seule.
Le laboratoire s'installait avenue Valombrose.
Te voilà à la recherche d'un nouvel appartement.
Tu hésites.
Tu souhaites une ligne de bus directe pour te rendre au laboratoire,
tu es attirée par le charme du vieux Nice,
et c'est en novembre 1999 que nous descendons à Nice, pour commencer une partie des travaux de rénovation du petit F1 perché sous les toits , rue de la Préfecture.
La rue de la Préfecture
Ta plante n'aime pas le climat d'ici, ma Véro.
Tu passais beaucoup de temps à "chercher" et je me souviens t'avoir entendue me dire "je suis mal à l'aise d'être chercheur en bonne santé, alors que l'on côtoie ici des malades cancéreux". Tu faisais de la recherche sur le cancer. Nous ne pouvons qu'espérer que les recherches que tu as faites puissent un jour, ajoutées aux milliers d'autres, aboutir, pour ces malades, pour qui tu ne peux plus travailler.
La place que tu occupais au laboratoire.
Le laboratoire t'a rendu hommage : la salle de réunion porte ton nom, ma biche
Tes recherches, tes expériences, tes résultats, tout était classé.
Tout est resté au labo, pour la recherche.
Mais nous avons ta thèse que tu étais sur le point de soutenir.
Le fruit de ton travail, ma Véro.Tu avais, début 2002 pris l'habitude de t'entraîner à la course à pied, avec ton copain, dans le but de courir les 10 kilomètres du semi-marathon d'avril.
Cette course a été ton dernier "plaisir" sportif.
Tu n'as même pas pu en savourer les photos, arrivées trop tard.
Le semi-marathon ayant eu lieu le 12 avril, 10 jours seulement avant ta disparition.
Nous avons voulu te rendre hommage, en 2003, en courant Papa et moi, soutenus par ton copain, le 3 kilomètres.
J'avais tout contre moi, ton dossard de l'année dernière, qui m'a permis de ne pas m'écrouler.
Tes collègues du laboratoire t'ont rendu hommage à la cathédrale
Sainte-Réparate, dans le quartier du vieux Nice, tout près de ton immeuble.
Une de tes collègues est organiste.
Elle a joué pour toi ce jeudi 2 mai 2002.
En novembre 2002 que nous avons réussi à retourner dans ton quartier
Nous avons déposé un bouquet de fleur devant la porte de l'immeuble où tu habitait
Nous avons lancé des ballons vers ton balcon, dans ta rue, à Nice.
Et nous avons jeté des roses à la mer là où tu t'entrainais pour le semi marathon.
En avril 2003, cela faisait un an que tu étais partie,
nous avons déposé un bouquet qui a vite été enlevé . Par qui ?
Depuis, nous évitons de nous rendre à Nice.
Nous gardons un goût amer.